Alegria Séfarade

Avant première le 14 juin à 20h30 au cinéma l’Épée de Bois, 100 rue Mouffetard, Paris 5e.

Fiche technique et artistique

Durée : 97 minutes
Couleurs
HQ
Son 5.1
Scénario, réalisatrice et production : Suzy Cohen
Musique Originale : Alain Jomy
Narration : Myriam Tangi et Marc Arnaud

Le pays des droits de l’homme, la France était un rêve pour ma famille.
Originaires d’Istanbul, ils ne sont pas Turcs mais Séfarades. Ils parlent, le judéo-espagnol, un espagnol du XVe siècle, leurs ancêtres ayant été chassés d’Espagne par Isabelle la Catholique et accueillis dans l’Empire Ottoman par le sultan Bajazet II.

Istanbul, s’appelle encore Constantinople quand, un jour de 1914, Joseph, l’ainé de quatre frères, décide de tenter sa chance en France. C’est un adolescent de seize ans qui s’embarque sur un navire reliant Istanbul à Marseille. À bord, il fait la connaissance d’un commerçant d’Anvers, Mr Salti qui lui propose d’apprendre son métier, celui de diamantaire.

Alors, ce n’est pas la France qu’il découvre en premier, mais Londres et Anvers.
Puis, ce sera l’Ile de Java en Indonésie où Joseph a été envoyé pour acheter des diamants, les faire tailler et en assurer l’expédition.

En 1924, Joseph peut enfin réaliser son rêve de vivre à Paris. Un souhait qu’il veut partager ; il fait venir ses trois frères David, Jacques, Isaac et ses parents.
Commence alors la découverte de la France où il leur faut s’adapter, comprendre ce nouvel environnement, acquérir de nouvelles habitudes, remonter les manches et beaucoup travailler. Entre imaginaire et réalité, ils apprennent à composer.

À Paris, ils parlent l’espagnol mais aussi le français, langue qu’ils ont appris dans les écoles de l’Alliance israélite universelle qu’ils ont fréquentées, comme bien des Séfarades qui habitaient autour de la Méditerranée.

Quinze années se sont écoulées depuis leur arrivée à Paris quand éclate la Seconde Guerre mondiale, et là…

Le scénario de mon documentaire est une enquête et une quête de vérité sur des absents de toujours. C’est aussi la découverte du monde séfarade : avec d’abord l’Andalousie, berceau incontournable, où des Séfarades vécurent pendant plusieurs siècles à Séville, Cordoue, Grenade, Cadix mais aussi à Tolède, Madrid, Barcelone et bien d’autres villes d’Espagne.

Tout naturellement mon film se poursuit à Istanbul, la ville de naissance de ma famille où je tente de comprendre pourquoi Joseph décide un jour de tout quitter. L’absence de perspective ? La crise économique ? Le nationalisme grandissant d’Atatürk ? Les nouvelles lois sur la langue turque devenue obligatoire dans les écoles ainsi que le service militaire ?

Puis, viennent les îles de Java et de Bali sous domination coloniale néerlandaise où Joseph a été envoyé pour son travail. Il y mène une vie plaisante, si j’en juge par les photos qu’il a prises et postées pour Istanbul.

Mais, une fois encore, Joseph quitte la vie qu’il s’est construite là-bas. Pourquoi décide-t-il de repartir ? Pourquoi quitte-il ces iles qui le fascinent et ces populations attachantes comme le montrent ses photos ?

Pour réaliser enfin son souhait le plus cher. Mais à Paris, l’Alegria de sa vie va se fracasser. Comment aurait-il pu imaginer que « la Patrie des Droits de l’homme » l’abandonnera ?

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